- On vous reproche régulièrement d’être trop ceci ou pas assez cela ?
- L’attitude de certaines personnes vous irrite ou vous effraie profondément ?
- Vous évitez à tout prix de vous comporter d’une certaine manière, surtout avec les autres ?
- Les gens qui vous connaissent vous associent immédiatement à telle qualité, tellement c’est évident dans votre manière d’être ?
- Vous avez remarqué que vous avez régulièrement le même type de problème dans certaines relations ?
Il y a des chances pour que le Quadrant d’Ofman soit un outil qui vous parle et puisse vous aider dans votre cheminement. Rassurez-vous, il ne s’agit pas de maths. Le quadrant d’Ofman est un outil utile de développement personnel que j’utilise parfois en thérapie. Petites explications.
La personnalité, un masque social ?
En grandissant, nous formons une personnalité influencée par nos interactions. Nous adoptons des comportements que les autres valorisent et en rejetons ceux qui sont mal perçus. En réponse aux réactions des autres, nous développons un « masque social » : un ensemble de comportements acceptés qui devient notre manière d’interagir par défaut. Ces comportements, souvent perçus comme des qualités, peuvent toutefois causer des problèmes s’ils sont poussés à l’excès. À l’inverse, nous évitons les comportements que nous considérons dangereux, assimilés à des défauts. Nous les rejetons chez nous comme chez les autres, créant une sorte d’« allergie » à ces attitudes.
Par exemple :
- si j’aime être rigoureux et que je ne supporte pas le laxisme, je peux avoir tendance à verser dans le perfectionnisme et la rigidité. J’aurais peut-être des difficultés à être flexible quand il le faut. Certaines personnes pourront apprécier ma rigueur. Mais d’autres auront tendance à me reprocher de ne pas être assez flexible. Sur le long terme, cela risque de me poser des problèmes si je ne sais pas me détendre de temps en temps.
- si j’ai tendance à être généreux, tout en étant capable de mettre des limites et m’occuper de mes besoins, pas de soucis. Mais si je suis trop allergique à l’égocentrisme (l’excès de prise en compte de soi), je risque d’en faire trop et de verser dans le sacrifice de soi. Alors :
- certains pourraient abuser de ma générosité excessive,
- je risque de voir les personnes sachant dire non comme égocentriques. Je vais probablement éprouver de l’inimitié envers elles, ce qui va compliquer mes relations,
- je risque d’avoir du mal à remarquer mes propres comportements égoïstes,
- la partie de moi qui veut qu’on s’occupe de moi risque de faire irruption violemment. Cela peut donner lieu à des attitudes extrêmes que j’aurais du mal à reconnaître comme miennes.
Équilibrer et élargir sa personnalité
Avoir telle valeur plutôt que telle autre est normal, et différentes personnalités créent un monde riche et intéressant. Cependant quand on verse trop dans un extrême, cela crée des problèmes. Le quadrant d’Ofman aide à visualiser et mettre des mots sur les déséquilibres dans notre personnalité, et à ré-équilibrer les choses. Il permet de voir le continuum des valeurs et notre tendance à parfois aller trop d’un côté et pas assez de l’autre, versant dans l’excès :
Il est représenté sous forme de quadrant. Cela aide à visualiser à quel point les qualités que nous développons sont souvent l’opposé d’attitudes que nous réprouvons (« allergies »). Il est alors clair que développer nos « challenges » peut aider à moins verser dans nos « pièges » :
Somme toute, il s’agit :
- d’apprendre à ne pas « jeter le bébé avec l’eau du bain ». Il y a des éléments positifs à récupérer même dans les attitudes qui nous font horreur,
- de s’habituer à se voir comme des êtres humains complexes. Nous sommes parfois blessés, mais en transformation, donc capables de guérison, d’évolution, et d’épanouissement.
L’outil du quadrant d’Ofman est souvent utilisé en coaching. Il permet d’étudier avec quelles attitudes nous voulons devenir plus confortable, ou quels comportements nous voudrions apprendre à développer. L’accent ici, c’est le « faire ». Il y a juste suffisamment d’observation de soi pour identifier des pistes d’améliorations, et ensuite se remonter les manches et s’entraîner.
En psychothérapie, l’approche est un peu différente. L’outil sert plus de base pour s’observer soi-même de manière compatissante. Nous nous posons des questions telles que :
- Quel est votre vécu quand vous êtes en contact avec votre allergie chez les autres ? Chez vous-même ? Qu’est-ce que cela vient toucher chez vous ?
- Qu’est-ce qui est si important dans le fait d’avoir telle qualité ? Qu’est-ce qui est si dérangeant, au final, dans l’allergie ?
- Comment cela parle-t-il de votre manière de vous voir vous-même et de concevoir le monde ? Qu’est-ce qui est trop rigide dans cette manière de voir ? Comment pourrait-elle être plus fluide ?
L’observation bienveillante de soi est une part essentielle du processus thérapeutique. Cela met en branle une dynamique interne de connaissance et d’acceptation de soi. Commencer à accepter davantage les diverses parties qui nous composent fait grandir la paix intérieure. Ensuite, nous pouvons avoir une attitude plus active. Par exemple choisir de nouveau, en conscience, comment intégrer des attitudes qui nous permettent de grandir.