Le présent article, ainsi que tous ceux dont je suis l’auteur, reflètent l’état actuel de mes connaissances et opinions. Je m’efforce de me renseigner correctement et d’être le plus juste lorsque j’écris, mais étant loin d’être parfait, il est possible qu’il y ait des erreurs. Figurez-vous qu’il est même possible que vous ne soyez pas d’accord avec ce que j’écris ! Si c’est le cas, et si ça vous titille trop, n’hésitez pas à m’écrire un email 😉
« Mais quelle est la différence avec un psychologue ? »
Cette question revient très souvent quand je parle de mon métier. Il faut dire que c’est un peu complexe. Le paysage des psy est bien fourni, voir encombré. Comment s’y retrouver dans les différentes dénominations ?
Voici un petit tour d’horizon des différents métiers liés à la psychothérapie.
Le psychologue
« Psychologue » est en fait un titre qui recouvre plusieurs métiers, s’adressant à différentes populations. De manière générale, le psychologue est un expert de la psychologie humaine, formé à l’université (niveau master). Il* peut travailler avec différents publics et dans différents milieux. Exemples : le conseiller d’orientation psychologue, le psychologue du travail, le psychologue clinicien… C’est cette dernière catégorie qu’on a généralement en tête en lien avec la psychothérapie : le psychologue qu’on va voir pour faire des tests d’intelligence ou pour avoir un diagnostic.
Le psychiatre
C’est un médecin formé à la psychologie et spécialisé dans les souffrances et troubles psychiques. Son approche est donc médicale : suite à des entretiens avec le patient, il établit un diagnostic et préconise un traitement adapté. Ce traitement pourra inclure la prescriptions de médicaments comme des antidépresseurs ou des anxiolytiques (c’est le seul dans la famille des psy qui peut faire ça) et / ou de la psychothérapie. Lorsque les troubles psychiques sont sévères, le psychiatre peut préconiser une hospitalisation. Les psychiatres travaillent en hopitaux (psychiatriques ou pas) et beaucoup ont également une pratique privée de psychothérapie.
Le psychothérapeute
Un psychothérapeute est un professionnel de la psychothérapie… euh… en fait non, c’était ! Un texte de loi datant de 2010 est venu compliquer significativement les choses. Accrochez-vous.
Avant 2010, la pratique de la psychothérapie n’étant pas réglementée, un psychothérapeute était quelqu’un pratiquant une forme de psychothérapie, point barre. Qu’il ait été formé de manière privée ou publique. C’était simple, mais parfois un peu fouilli, voire inquiétant (n’importe qui pouvant s’improviser psychothérapeute). Dans un soucis, louable, de réglementer tout ça, l’Etat français a légiféré. Et là, c’est devenu beaucoup moins louable…
Depuis 2010, donc, « psychothérapeute » est devenu un titre réservé aux psychiatres, à certains psychologues et à quelques anciens psychothérapeutes (sur des critères de formation et surtout d’expérience, beaucoup d’expérience). C’est plutôt sympa, me direz-vous. Quel est le problème ? Eh bien ça a discrédité d’un coup la vaste majorité des praticiens en psychothérapie issus de formations privées, pas forcément moins compétents (voire même parfois davantage selon les cas). Du coup, les syndicats de psychothérapie se sont mis d’accord sur un nouveau terme pour désigner la profession :
Le psychopraticien
C’est le “nouveau” terme qui désigne un praticien en psychothérapie issu d’une formation privée. Dans l’idéal, un psychopratien est formé à une ou plusieurs approches de psychothérapie spécifiques, il a été certifié par un organisme compétent et il a fait un travail sur lui suffisant pour être capable d’avoir une posture thérapeutique juste. Il s’engage également à travailler de manière éthique et à respecter un code de déontologie.
Je dis “dans l’idéal” parce qu’en pratique, il y a toujours des gens qui s’installent (s’autoproclament ?) psychopraticien sans formation, d’où l’importance de se renseigner suffisamment. Mais j’anticipe…
Le psychanalyste
Et le psychanalyste dans tout ça ? Il pratique la psychanalyse, qui est une forme de psychothérapie. Il part du principe que nos souffrances psychiques, nos « symptômes », sont dûs à des conflits internes inconscients. Un psychanalyste, qu’il utilise un divan ou pas, va donc écouter beaucoup et poser des questions interprétatives pour chercher à débusquer votre inconscient, ce qui est censé libérer les choses et atténuer les symptômes. Un psychanalyste doit avoir fait une analyse personnelle et avoir été formé dans un organisme reconnu.
Pour résumer
Toujours un peu perdu ? Franchement j’admets que c’est un peu complexe… Je vous ai donc fait un petit schéma pour vous aider à visualiser les choses.
avant 2010 :
après 2010 ...
L’important, c’est de bien distinguer le métier, ce que fait le psy concrètement et avec quel public, et le titre, comment il se fait appeler de par son parcours de formation. En terme de métier, comme on l’a vu, la psychothérapie est un processus qui permet de prendre soin de l’esprit et de l’existence des personnes, souvent pour les aider à se sentir mieux. Il y a de nombreuses approches ! Du coup, tous les psy cités ci-dessus (titres) peuvent pratiquer la psychothérapie (métier). Dans le cas des psychologues ou des psychiatres, par contre, ce n’est pas automatique, ils peuvent faire autre chose avec leur titre (c’est pour ça que sur le schéma, le cadre rouge ne recouvre ces deux catégories professionnelles que partiellement).
Pour résumer, je suis effectivement en train de vous dire que si vous voulez faire une psychothérapie, vous pouvez aller voir des psychopraticiens, des psychanalystes, certains psychologues, voire même certains psychiatres !
C’est bien joli tout ça, allez-vous me répondre, mais ça ne m’avance pas beaucoup ! Comment je choisis ? Quel sera le meilleur thérapeute pour moi ? Comment puis-je être sûr de tomber sur quelqu’un de sérieux et qui va réellement m’aider ?
Je suis bien content que vous posiez la question, il se trouve que je projette d’écrire plusieurs suites à cet article. J’y parlerai notamment des différentes approches de la psychothérapies, ainsi que des choses à garder en tête pour bien choisir son psy. Je mettrai les liens vers ces articles ici dès qu’ils seront en ligne.
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* ou elle !!! Alors on est d’accord, utiliser un pronom masculin pour se référer aux deux sexes n’est pas top, mais réformer la langue française n’est pas ma priorité actuelle, alors dans un soucis de facilité de lecture, je vais continuer ainsi dans mes articles.